Le 3 novembre 2009, une matinée sous la pluie (à l’inverse d’aujourd’hui), je me suis retrouvé à l’aéroport Charles de Gaules, puis à Créteil.

Une semaine auparavant, j’étais coincé face à un choix cornélien : partir en France ou aux US. J’avais seulement une demi-journée pour prendre ma décision, qui allait influencer tout mon avenir.

Après avoir une longue conversation avec moi-même, le verdict est tombé : la France.

Au cours de ces sept années, je n’ai cessé de répondre aux questions répétées d’amis ou d’inconnus : mais pourquoi la France ? Ou plutôt : pourquoi pas les Etats-Unis ? Pourquoi avais-je tourné le dos au pays de la réalisation des rêves pour venir m’installer sur chez les conservateurs et les pessimistes ?

La réponse a toujours été claire dans ma tête. Pourtant j’ai jamais été capable de l’expliquer.

En 2009, l’image de la France que j’avais en tête ressemblait à une « société » dans laquelle il était possible de construire des projets autour d’idéaux humanistes. La réussite personnelle n’était pas au centre de tout. En revanche, chacun serait en mesure de développer sa personnalité autour de certaines idées partagées par une grande majorité des Français et des Francophiles.

Dans le prochain post de ce blog, j’essayerai de développer tous ces raisonnements qui m’ont conduit à prendre mes bagages et m’embarquer pour la France. Mais entre temps, j’insiste sur cette alternative disponible à l’idée du « rêve » américain, une alternative ignorée dans le monde moderne, qui consisterait à être ni extrêmement pessimiste, ni radicalement passif, ni même radicalement optimiste voire naïf.

photo : Sarah Tehranian, l’été 2012