يک شب در ستاد سگولن رويال
2011-10-06نگاه ایرانی در خیابان فرانسوی
2011-10-11Les écharpes rouges que portent autour du cou les supporters de Ségolène Royal me font penser à nos foulards et bracelets verts que nous arborions sans cesse durant la campagne présidentielle iranienne de 2009. Ces élections et les tragiques événements qui s’en suivirent m’ont forcé à quitter l’Iran. Je me retrouve aujourd’hui à des milliers de kilomètres de mon pays, étrange observateur des futures élections présidentielles françaises.
Par l’intermédiaire d’une amie, j’ai été invité dans un café où s’étaient donné rendez-vous les proches de Ségolène Royal pour suivre en direct le dernier débat télévisé des candidats aux primaires citoyennes. Avant de les rejoindre, je pensais assister à un rassemblement des militants comme j’en ai l’habitude dans mon pays.
Mais dès que j’ai pénétré dans le café, j’ai réalisé que j’étais au beau milieu de ceux qui allaient peut-être faire partie du prochain gouvernement français dans un an… Oui, le QG de Ségolène Royale, ce soir-là c’était au café « La Promenade », rue du Louvre à Paris.
Lorsque Pierre Haski m’a demandé : « Pourquoi avoir choisi de suivre la campagne de Ségolène Royal à la Primaire pour ton premier article ? », je lui ai répondu : « Je ne l’ai pas choisi. » Pierre a sourit et m’a dit : « Tu veux dire que c’est Royal qui t’a choisi ? », et nous avons tous les deux éclaté de rire.
A vrai dire, je suis arrivé là par hasard, c’est le premier contact que j’ai obtenu pour démarrer mon aventure dans les prémices de la campagne électorale.
Cette nuit-là dans le café, il y avait tous les fidèles de Ségolène : Dominique Garot, Najat Vallaud-Belkacem, Dominique Bertinotti et tant d’autres… Je n’en revenais pas !
Car en Iran c’est seulement après cinq ans de militantisme politique que j’ai pu pour la première fois approcher quelques leaders politiques.
Après dix ans, j’ai pu adhérer au Parti de l’Assemblée de la jeunesse iranienne, pour finalement à l’automne 2007 pénétrer enfin dans le bureau de l’ancien Président iranien Mohamad Khatami, chef de file des réformateurs.
C’est pourquoi, avoir été en l’espace d’une soirée si proche, des proches d’une potentielle présidente de la République, était pour moi très surprenant. Je ne sais toujours pas si je dois supposer que c’est le fait du hasard, ou considérer cela comme un aspect de la culture et de la vie politique française.
Pourquoi avoir choisi Ségolène ?
Au beau milieu de tout ce beau monde, je me suis reposé la question de Pierre Haski : vraiment pourquoi Segolène Royal ? Cet article que je dois écrire pour mon futur blog, quel valeur peut-il avoir dans la mesure où Ségolène Royal a peu de chance de remporter la Primaire Socialiste.
Durant toute la soirée que j’ai passé dans ce café, j’ai étudié cette question, et j’ai observé le déroulement des choses dans « cette optique ». Sur les visages de ses collaborateurs, je ne voyais personne qui avait l’air de penser qu’elle allait perdre. Tous étaient dans l’action.
Tout au long du débat télévisé et à chaque prise de parole de Ségolène, les 80 personnes présentes dans le café l’encourageaient vigoureusement. Comme si à chaque fois qu’elle prenait la parole, elle prenait de l’avance devant ses adversaires et gagnait des votes à son profit pour la primaire socialiste de dimanche.
Tous avaient pourtant conscience que les sondages, disaient tout autre chose. Se trouvant désormais derrière deux concurrents de son propre parti, elle cherchait à se rapprocher d’eux, alors qu’elle était celle qui cinq ans auparavant avait été désigné candidate du PS, celle qui s’était retrouvé au deuxième tour de la présidentielle face à Sarkozy, si proche de la victoire,
Avec une approche dramatique, on observe que l’une est la première secrétaire (en congé) de son propre parti, tandis que l’autre est son ancien conjoint.
Si l’on m’avait demandé plus tôt quel candidat avait le plus de chance de gagner cette compétition dramatique, j’aurais peut-être désigné Ségolène Royal. La raison principale étant que pour les français romantiques, elle a un destin mais aussi un potentiel dramatique.
Les Français ne sont-ils plus romantiques ?
Pourtant, étonamment, je voyais qu’elle prenait du retard dans la course avec les autres candidats. Mais que s’est-il passé ? Les Français ne sont-ils plus romantiques ? Pourquoi la plupart des candidats rouges désignent toujours l’Allemagne comme un modèle de réussite et montrent qu’ils ont l’intention de faire comme leur voisin pragmatique. Mais où sont donc passés l’idéalisme et le romantisme français ?
Si Royal continue ce chemin jusqu’à la victoire ou la défaite, mon récit pourrait montrer les derniers efforts d’une femme romantique pour devenir présidente de la République. Si un miracle pouvait la rapprocher de son ancien conjoint et faire ainsi reculer la première secrétaire du parti, ce récit raconterait par contre son nouvel envol et la progression de leur fraîcheur rouge sur le chemin de l’Elysée.
Il y a cinq ans, j’ai suivi les élections présidentielles françaises à travers les journaux iraniens et j’ai été témoin de l’échec de Royal.
A ce moment là, avec la victoire de Nicolas Sarkozy, j’ai pensé qu’il n’y avait plus de place pour les personnes portant un discours différent dans le monde occidental. Mais mon avis changea quelques années plus tard avec l’arrivée de Barack Obama à la tête de la première puissance politique, économique et militaire du monde.
Aujourd’hui, pour moi comme pour beaucoup d’autres se trouvant à des milliers de kilomètres et qui ont suivi la confrontation entre sarkozysme et royalisme, la défaite actuelle de Ségolène Royal au sein du parti socialiste s’avère particulièrement intéressante et dramatique.
Ecrit pour Rue89
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