Été 2009. Des millions d’Iraniens descendent dans la rue pour contester les résultats de l’élection présidentielle. Pour la première fois depuis 1979, le régime vacille sur ses bases. L’élection présidentielle de 2009 devait être une formalité. Mahmoud Ahmadinejad, président sortant, semblait assuré de sa réélection face à des candidats jugés ternes. Mais Mir-Hossein Moussavi a changé la donne.
Genèse du Mouvement vert : la campagne qui a tout changé
Le chapitre débute par l’élection présidentielle iranienne controversée de 2009. Le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, était confronté à Mir-Hossein Moussavi, ancien Premier ministre et figure emblématique de la social-démocratie musulmane. L’annonce de la victoire d’Ahmadinejad, entachée de soupçons de fraude massive, a déclenché des manifestations sans précédent dans tout le pays. Des millions d’Iraniens, vêtus de vert, la couleur de la campagne de Moussavi, sont descendus dans les rues pour dénoncer la fraude électorale et réclamer un nouveau scrutin.
Cet ancien Premier ministre (1981-1989), architecte et peintre de talent, avait quitté la politique depuis vingt ans. Sa candidature a électrisé une partie de la société iranienne lassée par les années Ahmadinejad. Avec sa femme Zahra Rahnavard, intellectuelle respectée, ils incarnaient un couple musulman moderne et cultivé.
L’Iran ; déçu mais debout
L’Iran ; déçu mais debout reflète la résilience du peuple iranien face aux défis politiques, économiques et sociaux. À travers ce récit, on a exploré les désillusions de la société iranienne sur la scène politique interne, vis-à-vis de « la communauté internationale ».
Malgré la censure et les persécutions internes d’un côté, et les sanctions internationales de l’autre, la vitalité de la société iranienne est aussi exemplaire qu’inspirante. Le titre “L’Iran ; déçu mais debout” capture l’essence du récit de ce livre : un pays confronté à de profondes déceptions, mais animé d’une force intérieure qui lui permet de rester debout et d’espérer un avenir meilleur.
L’artiste devenu homme d’État
Qui est vraiment Mir-Hossein Moussavi ? Dans ce chapitre, je retrace le parcours de cet homme complexe, militant révolutionnaire, homme politique, architecte et peintre de haut niveau. Né en 1942 dans la province d’Azerbaïdjan dans le nord d’ouest du pays, il a vécu toutes les transformations de l’Iran contemporain.
Dans les années 1960, il reprend ses activités artistiques et réalise plus de 180 tableaux montrant les tendances de l’art abstrait et conceptuel. Ses œuvres manifestent un esprit spirituel et la sémiologie de la sagesse ancienne orientale dans des formats résolument modernes.
Proche des milieux nationaux-religieux comme le Mouvement Azadi, il crée avec ses amis artistes la société Samarkand, qui devient un lieu de rassemblement de la lutte contre le régime des Pahlavi. En 1973, la SAVAK, le terrible service secret du régime de Shah, attaque et perquisitionne Samarkand. Tous ses employés, y compris Moussavi, sont arrêtés.
Une campagne électrisante
La campagne de 2009 ressuscite l’Iran politique. Les débats télévisés passionnent le pays. Moussavi et son épouse parcourent le pays, attirant des foules considérables. Le vert devient la couleur de l’espoir pour des millions d’Iraniens qui rêvent de changement.
Cette campagne révèle une fracture sociale profonde : d’un côté les classes moyennes, urbanisées et éduquées, qui soutiennent Moussavi ; de l’autre les classes populaires des banlieues des grandes villes qui restent fidèles à Ahmadinejad et sa politique sociale redistributrice.
La nuit du 12 juin 2009
Le soir du scrutin, les premiers résultats donnent Ahmadinejad largement vainqueur dès le premier tour. Mais très vite, des accusations de fraude massive émergent. Les partisans de Moussavi crient au scandale. L’Iran s’embrase.
Le Guide de la République islamique d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, se retrouve face à un dilemme terrible. Revenir sur les résultats serait avouer la fraude et ébranler sa crédibilité. Les maintenir risquerait de provoquer une révolution. Il choisit de soutenir Ahmadinejad, coûte que coûte.
Mobilisation et Répression :
Le mouvement de contestation s’est rapidement transformé en un véritable mouvement politique, baptisé “Mouvement vert”. Mousavi est devenu le symbole de l’espoir de changement pour une partie importante de la population iranienne, notamment les jeunes, les femmes et les intellectuels.
La révolution Twitter
Le mouvement Vert marque l’histoire par son usage massif des nouvelles technologies. Facebook, YouTube, Twitter permettent aux manifestants de s’organiser et de diffuser leurs messages malgré la censure. Les médias occidentaux parlent de “révolution Twitter”.
Cette dimension technologique révèle la modernité de la société iranienne. La jeunesse éduquée et connectée utilise tous les outils à sa disposition pour contourner la répression et faire entendre sa voix au monde entier.
La répression et les fractures
Le système réagit par une répression brutale. Des manifestants ont été tués, des milliers d’autres ont été arrêtés et torturés. Les autorités ont également imposé une censure stricte des médias et des réseaux sociaux. On retrace l’affaire de la prison de Kahrizak, où des manifestants arrêtés ont été détenus dans des conditions inhumaines et torturés, certains jusqu’à la mort. Cet épisode tragique a mis en lumière la brutalité de la répression orchestrée par l’establishment iranien.
La répression du mouvement Vert est brutale. Elle provoque une fracture au sein du peuple iranien, mais aussi au sein du clergé et des élites politiques. Pour la première fois, d’anciens dirigeants révolutionnaires comme Moussavi, Karroubi et Khatami dénoncent ouvertement les violences du régime.
Le régime emploie le terme “fetneh” (discorde) pour qualifier le mouvement. Cette référence religieuse vise spécifiquement les figures musulmanes réformistes du mouvement, accusées d’introduire la division dans la communauté des croyants.
Le Mouvement vert a constitué la plus grande crise interne du régime depuis sa fondation en 1979. Il a révélé les fractures profondes au sein du pouvoir et de la société iranienne, ainsi que la perte de légitimité du régime auprès d’une partie importante de la population parmi les plus fidèle de la République islamique d’Iran.
Les prises de position post-électorales de Mir-Hossein Moussavi méritent d’être mise en lumière. Ce dernier a continué à dénoncer les fraudes électorales et la répression du régime, malgré son assignation à résidence.
L’héritage du mouvement Vert
Bien que le Mouvement vert ait été réprimé, son héritage perdure. Il a contribué à la prise de conscience politique d’une nouvelle génération d’Iraniens et a montré la force et la détermination de la société civile iranienne. Le Mouvement vert a profondément marqué l’histoire de l’Iran, ouvrant la voie à de futures contestations et changements.
Même réprimé, le mouvement Vert laisse des traces profondes. Il montre la vitalité et la diversité de la société civile iranienne. Il fait renaître un espoir de démocratie chez des millions d’Iraniens. Il inspire d’autres mouvements dans la région, du mouvement démocratique afghan au printemps arabe.
Le chapitre IV offre une analyse approfondie du Mouvement vert, de ses origines à sa répression, en passant par ses moments forts et ses figures clés. Il met en lumière l’importance de ce mouvement dans l’histoire politique de l’Iran et son impact durable sur la société iranienne.
Le mouvement attend son heure pour renaître. Ses aspirations continuent d’irriguer la société iranienne, préparant les révoltes futures.
Revivez l’épopée du mouvement Vert ! “L’Iran déçu mais debout” vous plonge au cœur de ces journées historiques qui ont failli changer l’Iran. Commandez votre exemplaire et découvrez les coulisses de cette révolution manquée !
L’Iran ; déçu mais debout
L’Iran ; déçu mais debout reflète la résilience du peuple iranien face aux défis politiques, économiques et sociaux. À travers ce récit, on a exploré les désillusions de la société iranienne sur la scène politique interne, vis-à-vis de « la communauté internationale ».
Malgré la censure et les persécutions internes d’un côté, et les sanctions internationales de l’autre, la vitalité de la société iranienne est aussi exemplaire qu’inspirante. Le titre “L’Iran ; déçu mais debout” capture l’essence du récit de ce livre : un pays confronté à de profondes déceptions, mais animé d’une force intérieure qui lui permet de rester debout et d’espérer un avenir meilleur.








